« Entrez, entrez. Installez-vous et faites comme chez vous, surtout ! Un thé, peut-être ? » Tout en vous tendant une tasse de thé, Mrs Lloyd fronce légèrement les sourcils pour vous demander : « Dites-moi, c'est la première fois que je vous invite chez moi, il me semble. Comment cela se fait-il ? Vous n'êtes pas bien intégré à notre communauté, peut-être ? Rassurez-moi tout de même, vous n'êtes pas quelqu'un d'important ? » Tout en vous proposant des biscuits d'un geste, elle ajoute en riant : « Ou bien, vous n'aimez pas les vieilles radoteuses dans mon genre ! »
Bizarrement, il y a une partie de mon corps qui me crie au secours et qui me dit de m'enfuir. Elle m'avait prévenu, Gwen, mais je pensais que j'arriverais à y échapper. Mais la vieille dame ouvre la porte avant que je n'ai le temps de me décider. Merci Madame. Je veux bien une tasse de thé. Je m'installe sur un siège en face et je prends la tasse qu'elle me tend. Oui, c'est la première fois que je rentre dans votre charmante maison. Mais je suis loin d'être un nouveau dans la communauté, j'étais simplement en mission militaire. Je vous épargne les détails. Les missions, ma mission, le nombre de mort ... Heureusement que je ne semble pas souffrir d'un syndrôme post traumatique ou un truc du genre, car revenir à la vie normale, c'est déjà assez compliqué. Surtout quand mon retour commence avec l'interrogatoire de la curieuse du coin.Vous ne vous souvenez pas de la fois où j'avais décidé de me teindre les cheveux en bleu ? Vous m'aviez dis que vous en parleriez à mes parents. Elle m'avait fait le coup, comme les profs de mon lycée d'ailleurs. Mais cette époque rebelle et crise d'adolescence était telle que peu importe ce qu'on me disait, je n'écoutais personne d'autre que moi. J'ai grandi dans cette ville et je ne l'ai que rarement quitté jusqu'à mes 18 ans. Je suis ensuite parti à l'école militaire et je ne revenais qu'ici lors de mes rares pauses ou lors des fêtes. Mais rien ne change ici alors c'est comme si je n'étais jamais parti. finis-je par dire, un large sourire se dessinant sur mes lèvres. Raconter ma vie n'est pas dans mes habitudes mais je me sentais obligé de répondre à sa question du mieux que je pouvais. Quant au fait que rien ne change ici, inutile de rentrer dans des détails. Que ce soit les ragôts ou cette espèce de saison des amours constantes, dû au nombre d'habitants, c'est autant la même chose au 20ème qu'au 21ème siècle. Et j'en prends bonne note.

« Je crois déceler un drôle d'accent chez vous, à moins que mes biscuits soient trop secs... Rappelez-moi d'où vous venez, déjà ? Cela fait longtemps que vous vivez à Tenby ? »
Un drôle d'accent ... On me la fait rarement celle là. A moins que les nombreuses langues arabes que j'ai longtemps entendues aient fini par me rentrer dans le crâne. J'espère que non, je suis trop fier de mes origines, de mon pays, pour qu'on me prenne pour quelqu'un d'autre. Vos biscuits sont loin d'être trop secs Madame, ils sont même délicieux. dis-je en finissant le dernier que j'avais pris en main. Je bois ensuite une gorgée de thé pour mieux faire passer le tout. J'ai exagéré le compliment, ils sont bons mais ils restent assez coincés dans ma gorge. Mon père est Gallois, il est né et a grandi à Tenby. Vous connaissez sa famille d'ailleurs, ainsi que ma cousine Gwen. Les Martins sont respectés ici et ça se comprends. J'aime ma famille et j'aime ce caractère uni qui en ressort. Le Pays de Galles m'a vu naître et grandir mais il reste une dernière idée qui me traverse l'esprit. Ma mère est d'origine italienne. Et même si elle a toujours eu un accent anglais parfait, il se trouve qu'elle passait énormément de temps à faire un mélange des deux langues, surtout quand elle s'énervait. Je suppose qu'à force, j'ai fini par prendre un petit peu son exemple. finis-je par dire, un soupçon de nostalgie traversant mes paroles. Certes elle continue de le faire quand elle s'énerve, mais ce n'est plus autant que quand j'étais ado. Et même si la nervosité n'évoque à la base rien de bon, ils représentent ici une des meilleures parties de ma vie.

Après quelques commentaires sur vos origines et la beauté de la ville de Tenby, Mrs Lloyd pose une main sur la vôtre et vous interroge à nouveau : « Ah si vous saviez quel bien cela me fait d'être en compagnie de quelqu'un d'aussi... frais que vous ! A votre âge, j'avais des rêves plein la tête, et je n'ai pu en réaliser qu'une infime partie ! Mais plutôt que de vous endormir avec mes histoires, parlez-moi des vôtres, de projets, ou même, de vos rêves les plus fous... »
Sa main est froide, très froide. J'aurais voulu avoir le réflexe de bouger la mienne mais il semble que ma politesse a pris le dessus. Quelqu'un d'aussi frais ... Je n'ai quand même pas l'impression d'être aussi frais que depuis mon départ. Mes projets ? répétais-je bêtement. Je reprends ma main et saisis ma tasse pour boire quelques gorgées de thé bien chaud. Ma gorge m'en remercie. Je ne sais pas, je n'ai rien de particulier en tête ... J'ai quelques idées, mais je n'ai pas un projet particulier qui m'excite à mort et dont je rêve. Mon rêve, je l'ai réalisé en servant mon pays. Je vais sûrement commencer par prendre un peu de temps pour moi. Vous savez, quand on a une aussi longue carrière militaire que la mienne, c'est difficile de s'imaginer ailleurs. Après, je pense que m'installer, ne plus bouger, faire un travail sympa et tranquille ... Ca me semble être un joli rêve, un joli projet. Rien d'extravagant, mais ça fait longtemps que j'ai laissé ce côté là de ma personnalité. Et fonder une famille ? Cette envie est difficile à comprendre tellement il semble que je l'ai oublié. Mais je n'ai plus envie de rester couché sur le ventre pendant des heures à attendre que les terroristes sortent enfin de leur cachette, quitte à devoir rester derrière un bureau tout le reste de ma vie. J'ai compris, avec les années, qu'on ne pouvait pas prédire l'avenir. Alors j'ai arrêté d'essayer. finis-je par dire, sur une note plus philosophique. Ca semble tout droit sorti d'un livre et vu le nombre dont j'ai avalé les pages en quelques heures, c'est bien possible ; mais c'est quelque chose qui marque, quelque chose qu'il est impossible de changer, menacé tous les jours par l'imprévu mais impatient de voir ce qu'il nous réserve.

« Et dites-moi, au risque de paraître trop curieuse, je me demandais... Côté cœur, c'est comment ? Vu votre sourire, je suis certaine qu'il n'y a aucun soucis à avoir de ce côté-là, cela dit. » achève-t-elle en riant.
L'amour est un concept que j'aurais carrément pu oublier si cette petite ville ne passait pas son temps à me rappeler son importance. L'amour, c'est en fait un concept que j'ai mis dans un coin, me concentrant sur des choses que je considérais plus importantes. J'ai passé mon adolescence à me chercher, à me cherche une identité, à tenter de comprendre ce que j'étais ; je m'essayais à tout, que ce soit au niveau du look ou même au niveau des perspectives d'avenir. J'ai eu des petites aventures, mais rien qui ne dépassait les baisers endiablés. Ce sourire, c'est de la simple courtoisie. C'est le vide, de ce côté là. répondais-je plus sèchement que je ne l'aurais voulu. Buvant une énième gorgée de thé, je me mets à réfléchir sur ma situation et le moyen de l'expliquer. Car à oublier l'amour pendant ma jeunesse et puis longtemps après, me voilà à 30 ans sans expériences concrètes. Voilà à quoi se résume une carrière militaire, je suppose, même si la plupart semblait quand même avoir une famille qui les attendent à la maison. C'est peut-être moi qui ait mal gérer ma vie, je n'en sais trop rien. Et en soit, ça ne me dérange pas. C'est vrai que la plupart des gens que je connais sont, à mon âge, marié et avec des enfants mais ça ne veut pas dire qu'il n'y a personne qui m'attend, quelque part. Je ne sais pas ce que je veux, mais je suppose que je le découvrirais avec le temps. Disons ... Que j'attends impatiemment de voir ce que l'avenir me réserve. Je détourne l'attention avec les mots, reste vague sur une vie personnelle complètement vide. Je me devais d'être aussi discret, histoire de ne pas me retrouver avec des questions qui pourraient me donner l'envie de sortir mon arme. Puis se faire appeler le puceau du village, ça n'a rien de tentant. Pourquoi est-ce qu'il est seul ? Peut-être qu'il aime les hommes. Après tout, dans son milieu, on ne voit pas beaucoup de femmes. Et j'en oublie encore, me concentrant sur les plus fréquentes. La discrétion reste de mise tant que je ne suis pas capable de savoir ce que je veux, ou même ce qui m'attends.

« Vous avez bien raison, si seulement j'avais trente ans de moins... Enfin, je divague. Vous ai-je parlé de ma fille ? Elle vit à Cardiff et étudie... » Vous vous perdez bientôt sous les détails de la vie de la fille de Mrs Lloyd et plusieurs photos encadrées que la petite vieille se plaît à vous commenter, jusqu'à ce que finalement, elle se rassoie pour vous demander : « Et vous alors, vous diriez que vous êtes proche de votre famille ? »
J'apprécie énormément parler de ma famille et vanter leur louanges. J'ai la chance d'être né d'un mariage d'amour et d'en avoir toujours profité. Je vous ai parlé de ma cousine tout à l'heure, Gwen. Plus jeune, on s'entendait super bien et j'espère que ce sera encore le cas, maintenant qu'on va se voir beaucoup plus souvent. C'était un peu comme la soeur que je n'ai jamais eu, celle qui pouvait de temps en temps me remettre sur le droit chemin. Nous avons perdu le contact quand je me suis engagé, se contentant d'échanges de lettres et de quelques rencontres, mais ça devrait aller maintenant. Je m'entends très bien avec tous les membres de famille. Je n'ai pas eu la chance d'avoir une petite soeur ou un petit frère ... Mais je me dis que s'ils avaient été comme moi, et bien mes parents auraient fini avec des dizaines de crises cardiaques. Puis je n'aurais pas eu toute l'attention dont j'avais besoin. Et ils auraient sûrement passé leur temps à m'embêter, comme dans un peu près toutes les familles de mes amis. Ils m'ont toujours encouragé à faire ce que je voulais, à être qui je voulais. Le problème, c'est que je l'ignorais. J'aimais tellement de choses et tellement peu en même temps que j'ai voulu me tester à tout. J'ai joué les rebelles, les geek, les musiciens, les photographes, les artistes ... Le tout avec un mélange d'humeurs et d'hormones typiques des adolescents. Je m'interrompt une demi seconde, histoire de manger un autre de ces fameux biscuits secs. Je crois que je ne pourrais jamais assez les remercier pour ce qu'ils sont, pour ce qu'ils ont fait. Ils ont tellement subi, au point que j'en arrive encore à me demander comment ils osaient sortir en ma compagnie. Heureusement que maintenant, les photos de famille peuvent enfin ressembler à quelque chose. Mais sans ça, sans eux, je n'aurais jamais pu devenir qui je suis aujourd'hui. finis-je par dire, la bouche un peu pleine. Un militaire, un sniper de carrière, un homme de confiance. Que rêvez de mieux.

« Mais dites-moi, il se fait tard ! Je n'ai pas vu le temps passer en votre compagnie... Je vais malheureusement devoir vous congédier, j'ai encore mille choses à faire. Sachez que ma porte vous est grande ouverte si vous voulez papoter un peu, à moins que mes histoires vous ait endormi ! » lance-t-elle avec entrain. « Comme vous m'êtes sympathique, laissez-moi vous mettre en garde : les gens par ici ne sont pas toujours aussi sympathiques que ce qu'ils prétendent. Ou du moins, pas par pur générosité. Ce que vous dites à certains un jour pourra se retourner contre vous le lendemain ! Enfin, pas d'inquiétude, vos secrets seront à l'abri avec moi. »
La fin, déjà ? Ou alors, il était temps. J'ignore si j'ai simplement perdu la notion du temps ou si le fait d'autant discuter, alors que je ne le fais jamais, m'a fait oublié les minutes qui passent.Merci Madame. C'est gentil de m'avoir prévenu. soupirais-je, fatigué par l'entrevu. Je respecte la vie privée de chacun et j'en attends de même dans le sens inverse. Je ne vais pas fouiller dans le passé des autres, sauf si il le faut vraiment et j'en attends de même des autres. Je ne vois pas pourquoi les gens devraient fouiller de toutes façons, je n'ai rien de spécial à raconter, à cacher. J'espère quand même pouvoir m'intégrer sans devoir critiquer tout le monde. J'aime discuter de la pluie et le beau temps, de rien d'autres. Si le tout se transforme en film américain avec un lycée trié par catégories, tout le monde ayant un espoir de rejoindre le plus haut rang, c'est non merci. Mon coin me paraîtra mieux, en solitaire évidemment. Mais j'ai un bon espoir pour notre petite ville. C'était très agréable Madame. Je vous remercie pour la discussion mais je dois vous laisser. Bonne journée à vous. finis-je par dire en lui serrant la main.

Une petite citation rigolote (ou pas)
TON PSEUDO : cha/knight ; TON ÂGE : 24 ans ; TON PERSONNAGE EST : un joli petit inventé que j'ai créer grâce à ma justine et nos idées particulières ; CONNEXION : 7/7j, 24/24H, toutes les secondes, toutes les minutes ; DOUBLE-COMPTE : adriel, liam et danny ; COMMENT AS-TU CONNU LE FORUM ? oula, je sais même plus à la fin ;UNE SUGGESTION POUR LE FORUM ? on ne peut rien changer à quelque chose d'aussi parfait ;

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<span class="pris">Nico Tortorella</span> is Sam B. Martins